Louis Jean-Baptiste BOULANGÉ

(Verzy 1812 – 1878)

Forêt des Ardennes sous la neige

Huile sur toile

H. 83,5 cm ; L. 102,5 cm

Signée en bas à droite

Né à Verzy dans la Marne, Louis Boulangé expose au Salon, entre 1845 et 1868, des paysages où dominent les vues de forêt, soit prises dans les environs de Fontainebleau, soit dans les Ardennes. Il obtient une médaille en 1859. Son nom est lié à celui d’Eugène Delacroix. Boulangé apparaît à plusieurs reprises dans le journal de Delacroix dont il a été le collaborateur à Saint-Sulpice, chargé d’établir les fonds des deux grandes fresques du maître romantique. Le 16 décembre 1856, Delacroix se rend le soir chez sa cousine, Juliette de Forget, pour voir un plafond peint par Boulangé. Néanmoins, les rapports entre les deux artistes vont se gâter à cause du chantier de Saint-Sulpice. En avril 1860, à propos des cadres en grisaille et d’un tore de fruits, Delacroix se plaint de Boulangé qui ” n’avait rien fait et n’avait pas compris un mot de ce que je voulais ” (6 avril). ” Cet infâme coquin ne travaille pas, ne vient pas et m’attribue ces retards sous prétexte de changements ” (7 avril). Le 9 avril, les choses sont rentrées dans l’ordre, mais Delacroix en sort fatigué : ” Boulangé s’est rangé, mais c’est un triste personnage… “

 

Ce différend n’empêchera pas Boulangé de se présenter ultérieurement comme ” élève de Pâris et de Delacroix “. En réalité, c’est lui qui enseignera en décembre 1856 à Delacroix “ la manière de fixer la détrempe pour repeindre à l’huile “, selon une recette soigneusement notée dans le Journal. Le très beau paysage de neige que nous présentons s’inscrit d’ailleurs plus dans la filiation des maîtres de Barbizon, notamment Théodore Rousseau, et il évoque irrésistiblement Courbet pour une composition à dater vers 1860.

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