Georges Villain
(1854-1930)
Laveuses sur la plage d’Etretat
Huile sur toile
H. 41 cm ; L. 55 cm
Signée en bas à droite
Vers 1900.

Fils d’Eugène Marie François (1821-1897), qui fut l’élève de Charlet et de Léon Cogniet, Georges se forme auprès d’Henri Harpignies et de Benjamin-Constant, et commence à exposer au Salon de Paris en 1877. Il réalise essentiellement des paysages de Bretagne, dans la région de Rennes et de Saint-Malo, et de la côte sud-ouest de la Manche (Granville, Avranches), où s’intercalent quelques vues parisiennes.

En 1894, Villain se déplace sur les côtes de Haute-Normandie, avec des vues de Cayeux, puis il « descend » jusqu’à Etretat, qui devient son principal sujet à partir de 1896/1897. Il se révèle un excellent observateur des activités balnéaires ou laborieuses de la cité cauchoise, et représente ainsi à plusieurs reprises les lavandières, ou laveuses, sur la plage d’Etretat.

Au Cercle Volney à Paris, en février 1897 : Les laveuses à Etretat.
Au Salon de Versailles (exposition de la Société des Amis des Arts de Seine et Oise) de 1898 (3 juillet – 2 octobre): Laveuses, plage d’Etretat, sous le N°312. Villain présente quatre oeuvres à cette exposition.

Au Salon de Paris de 1903, Laveuses; plage d’Etretat, sous le N°1729; puis au Salon de Paris de 1904, même titre, sous le N°1799; et encore au Salon de Paris de 1905, même titre, sous le N°1899. Il s’agit probablement du même tableau, et possiblement du nôtre, ainsi réexposé à trois reprises.
Au Salon du Havre de 1905, une aquarelle: Laveuses, plage d’Etretat, matin, sous le N°767
Au Salon de Toulouse de 1908 (mai à septembre), Laveuses, plage d’Etretat, sous le N°995Au Salon d’Evreux de 1908 (juillet-août). On trouve écrit dans le bulletin de la Société des amis des Arts du département de l’Eure: « Les laveuses ont été observées et notées par M. Villain au bord de la mer d’Etretat, avec un juste réalisme de pose et de couleurs, habileté et même hardiesse de la facture… et une touche papillotante » .
Notre sujet est emblématique de la vie quotidienne étretataise à l’époque. Il montre les lavandières investissant la plage à marée basse, au moment où, l’eau salée se retirant, l’eau douce des rivières afflue par voie souterraine jusqu’au rivage; en écartant les galets, les lavandières créent des cavités qui se remplissent alors d’eau douce; elles travaillent jusqu’à ce que la marée montante vienne refluer l’eau douce. Alphonse Karr décrit ainsi cette pittoresque besogne, la fontaine : « C’est là que se débitent toutes les nouvelles du pays; c’est là que l’on parle de tout et de tous, que l’on discute, que l’on juge, que l’on absout, que l’on condamne… c’est là qu’on apprend les nouvelles des marins à la pêche, qu’on commente les amours et les mariages. On y dit comment le poisson s’est vendu à Fécamp, combien au Havre; on y raconte les sinistres causés par le dernier coup de vent, les rêves que l’on a fait la nuit » .

Dans cette toile à la belle luminosité, Georges Villain a su fidèlement restituer à la fois l’ardeur au travail des laveuses et l’intensité de leur échange social.
On reconnaît au pied de la falaise d’Amont la silhouette de l’imposant hôtel des Roches Blanches, qui venait d’être construit en 1896 (et qui sera détruit en 1954), alors que la station balnéaire était déjà sur le déclin.

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