François-Edme RICOIS

(Courtalain 1795 – Mareuil-Marly 1881)

La Grande Chartreuse

Huile sur toile

H. 102 cm ; L. 132 cm

Signée et datée 1853 en bas à gauche

François-Edme Ricois entre à l’école des Beaux-Arts en 1816 où il sera l’élève du grand paysagiste Jean-Victor Bertin, mais aussi d’Anne-Louis Girodet et de Constant Bourgeois. Il commence rapidement au Salon, car dès 1819, il y présente sa première toile : une vue de Montreuil, conçue et peinte selon les goûts très classiques de l’époque. Bien accueilli par le public, Ricois développe sa manière et adopte des lumières douces et chaleureuses qu’il utilisera jusqu’à ses dernières œuvres. En 1824, il obtient une médaille de seconde classe au Salon, mais expose partout en France où il obtiendra aussi des récompenses.

 

Le jeune Ricois est déjà un globe-trotter. Il sillonne les vallées françaises, traversant même les chaînes des Pyrénées puis des Alpes pour ramener des toiles aux saveurs étrangères. Il prend souvent pour modèle un bâtiment remarquable, que ce soit châteaux régionaux ou églises, abbayes, ponts antiques où encore des panoramas d’exception. Ses paysages, de formats totalement divers ont su trouver leur place dans les intérieurs bourgeois de tous types au fil du XIXe siècle et sont toujours autant recherchées aujourd’hui. Il accroche ses derniers paysages au Salon en 1880 après 61 ans d’expositions.

Il meurt l’année suivante en 1881, laissant une œuvre complète des paysages et monuments vus sous l’angle du XIXe siècle.

 

Notre grand tableau est une vue de la Grande Chartreuse en Isère. Un monastère et même la maison-mère des moines-ermites de l’ordre des Chartreux. Cet ensemble de bâtiments dont la construction remonte au XIe siècle à la création de l’ordre, s’étalant jusqu’au XVIIe siècle sur plusieurs centaines de mètres de long et de large. Ce monastère est interdit de visite et même interdit de survol, afin de respecter le calme et l’isolement des moines. Nous les voyons représentés au premier plan dans leurs robes de bure beige. Daté de 1853, il se situe cinquante ans avant l’expulsion des moines par l’Etat français. Celui-ci n’a accepté leur retour qu’en 1940. François-Edme Ricois a représenté à plusieurs reprises la Grande Chartreuse et ses environs sous des angles différents. Notre toile est le plus grand format connu de cette région, et la vue la plus appréciée par le chemin d’accès au monastère.

Acquis par le Musée Dauphinois en 2018

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