Nicolas-André MONSIAU

(Paris 1754 – 1837)

Portrait du Président Thomas Berthereau (1733-1817)

Huile sur toile

H.81 cm ; L. 66 cm

Signé et daté 1811

Ancien élève de Jean François Pierre Peyron, Nicolas-André Monsiau fut agréé à l’Académie comme peintre d’histoire en 1787 et reçu deux ans plus tard. Peintre de sujets mythologiques, historiques (Louis XVI donnant les instructions au capitaine de La Pérouse, 1817) ou modernes, dont Le Consulte de la République cisalpine en 1802 commandé par Napoléon pour les Tuileries en 1806.
Dans ce tableau monumental, l’artiste fait preuve d’un grand talent de portraitiste, puisque plusieurs personnages sont représentés d’après nature. À trois reprises, en 1791, 1808 et 1810, l’artiste présenta des portraits isolés au Salon, mais sans jamais ambitionner une carrière dans ce genre.

 

Notre toile appartient certainement à une production privée, à l’instar de l’Autoportrait de l’artiste de 1827 (Louvre, inv. FR 186) ou du Portrait du peintre Pierre Bouillon, jeune élève de Monsiau (collection particulière). Il a été difficile de retrouver l’identité de ce magistrat portant sa robe et différents éléments confortant la date de 1811, appliquée aux côtés de la signature sur la table. La toque noire à deux gallons d’argent était portée uniquement par le Président du tribunal de grande instance ou le Procureur de la République lors des audiences solennelles ou les cérémonies publiques. Cette tenue est adoptée par un décret du 7 juillet 1811. En l’occurrence, notre homme qui n’est autre que le Président du Tribunal civil de la Seine (Paris) prend sa retraite en 1811. C’est donc son tout dernier portrait officiel.
Émouvant par son réalisme et le sourire esquissé sur les lèvres de Thomas Berthereau, c’est une réelle sympathie qui se dégage de ce portrait. La profession de cet homme pourrait rendre l’ensemble austère, mais les teintes employées par Monsiau, entre le bleu ciel de la soie moirée et le rouge de la décoration, nous en donnent un aspect contraire. Nous remarquons comme un détachement de cet homme de 81 ans, prenant sa retraite, après de longues années passées à servir le roi, en tant que procureur au Châtelet à partir de 1763, puis juge au Tribunal de Première Instance de Paris en 1794 et ce jusqu’en 1800, où il prend la tête du Tribunal civil. Entre temps, Berthereau prendra part aux Etats généraux de 1789 en tant que député du tiers état.

 

Le fond neutre, le décor résumé à un fauteuil et une petite table, ainsi que la qualité d’exécution en font une œuvre d’importance parmi les portraits d’époque Empire.

 

Le musée de Coulommiers possède un autre portrait de Berthereau.

ACQUIS PAR LE MUSÉE NAPOLÉON 1er, AU CHÂTEAU DE FONTAINEBLEAU

Nous contacter pour cette œuvre