Antoine Claude PONTHUS-CINIER 

(Lyon 1812 – Lyon 1885) 

Vue de l’Hôtel-Dieu de Lyon et la colline de Fourvière en arrière-plan 

Huile sur toile 

H. 46 cm ; L. 37,5 cm 

Signée en bas à gauche 

Provenance : Donné par le peintre à l’œuvre de la Maternité de Lyon (inscription sur le châssis au dos) 

Ponthus-Cinier appartient à̀ ce que l’on pourrait définir comme la troisième (et pour ainsi dire dernière) génération des paysagistes néo-classiques ou historiques, nés dans les années 1810/1820, comme Félix Lanoüe, Achille Bénouville, Paul Flandrin, Eugène Ferdinand Buttura ou encore Alfred de Curzon. Plus particulièrement, il est considéré́ comme le principal et le plus populaire représentant des paysagistes de l’école lyonnaise autour du milieu du XIXème siècle.  

 

D’une personnalité́ généreuse, honnête, et d’agréable compagnie, Ponthus-Cinier était issu d’une famille de négociants du côté de sa mère et de magistrats du côté paternel ; destiné au commerce par ses parents, il préféra la voie artistique, et après une inscription à l’école des beaux-arts de Lyon en 1829, et une formation parisienne auprès de Paul Delaroche, il exposa ses premières œuvres au Salon de Lyon de 1839, avant de participer à celui de Paris en 1841.  

 

Cette même année, il reçut le deuxième prix de Rome du paysage historique (remporté par Buttura en 1837, et Bénouville en 1845), battu par le Versaillais Lanoüe. Pour se perfectionner, Ponthus-Cinier décida alors de partir en Italie, seul et à ses frais, pour un unique séjour entre 1842 et 1844 ; il découvrit la côte ligure, la Toscane, Naples, bien évidemment Rome et ses environs, et exécuta une quantité considérable d’études (esquisses peintes ou croquis à la plume) qui lui servirent à composer des vues d’Italie tout au long de sa carrière.  

 

Les qualités principales de Ponthus-Cinier résident probablement dans « l’art d’éclairer une toile » comme l’écrit A. Jouve au XIXème siècle, et dans son sens de la perspective, parfois réellement extraordinaires ; il semble en revanche, la plupart du temps, un peu moins brillant dans les figures et dans la transcription des détails.  

 

Notre tableau perturbe le spectateur, lorsque celui-ci connaît le lieu représenté. L’Hôtel-Dieu, situé dans la plaine du Rhône, faisait face à l’époque de réalisation de notre œuvre, à cette même plain, longue étendue de terre humide. Pas de colline ! Contrairement à celle sur laquelle sont perchés nos personnages surplombant l’immense bâtiment. C’est donc une vue d’artiste que Ponthus-Cinier signe ici, souhaitant donner du relief par cette vue en plongée par un soleil couchant formidable, ouvrant sur la colline de Fourvière. Il nous donne ici une preuve éclatante de son sens de la lumière et de la perspective.  

 

ACQUIS PAR LA COLLECTION TOMASELLI

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