Gustave HAMELIN

(Honfleur, 1809Le Havre, 1895)

Jesus remettant à saint Pierre les clefs du paradis

Huile sur toile

H. 68,5 cm ; L. 46 cm

Signée en bas à droite, datée 1847

Gustave Hamelin entre aux Beaux-Arts en 1831 dans l’atelier d’Ingres (qui devient président l’année suivante), jusqu’au départ du Maître pour la Villa Médicis à la fin de l’année 1834 Il y poursuit très certainement sa formation durant quelques années, mais ne se prévaudra toute sa vie que de la paternité ingresque. Hamelin semble ne jamais concourir au Prix de Rome, et il n’exposera au Salon qu’à partir de 1852. Quelle en est la raison ? Généralement les peintres d’histoire formés aux Beaux-Arts exposent assez rapidement après, ou même durant leur formation… 

 

Hamelin vivait à Paris jusqu’au milieu des années 1850, puis il est retourné à Honfleur où il se marie en 1863 et où il côtoyait Eugène Boudin, de quinze ans son cadet qui avait pour lui « une grande estime ». Le peintre envoyait ses œuvres à Paris ou réalisait de petites scènes de genre de la vie normande, portuaire. A la fin de sa vie, il réside au Havre où il meurt en 1895. 

 

Pour comprendre notre œuvre, il convient de se replonger dans l’histoire de celle qui en fut le modèle, ou pour mieux dire, la forte inspiration. 
En juillet 1816, lors de la restauration du couvent français des Dames du Sacré-cœur à la Trinité-des-Monts, à Rome, Charles Thévenin recommanda Ingres pour un travail important. Il s’agit d’une commande d’un grand format (2,8 m x 2,2 m) représentant JésusL’œuvre est commencée au printemps 1818 et achevé en mai 1820. Remis à l’Etat français au terme de négociations menées par Latour-Maubourg, ambassadeur de France à Rome, le couvent accepte de s’en dessaisir en échange d’une copie par Jean Murat. Elle est modifiée par Ingres avant la fin de l’année 1842, l’œuvre est transférée au Louvre en 1874 et mise en dépôt à Montauban (Musée Ingres) en 1959 où elle est actuellement exposée. Cette œuvre fut longtemps copiée par les élèves et suiveurs d’Ingres, sans pour autant en modifier la composition. Cette mode des copies intervient à l’arrivée en France du tableau dont on connaît une petite vingtaine de versions produites pour différentes église françaises.  

 

C’est dans ce cadre qu’Hamelin réalise notre toile en 1847. Reprenant l’esprit de l’œuvre, ses axes, ses tonalités, tout en gardant littéralement aucun élément. Les drapés changent de teintes, les postures varient, le paysage devient plus lumineux, et surtout, aucun modèle humain n’est reprit. En bref, une œuvre totalement recréée. Quelle était la finalité de la réalisation de cette toile de petit format ? Une commande, un exercice personnel ? 
A savoir que nous avons retrouvé le modèle de l’homme barbu en tenue ocre au centre, qui est probablement saint André, frère de saint Pierre. Ce visage nous est connu par une toile conservée en mains privées, où notre homme arbore une armure, avec l’exacte pose de notre composition. 

 

Tiré de l’« Évangile selon saint Matthieu » (16, 18-20), le sujet montre le Christ élevant saint Pierre au rang de premier apôtre : «Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux : tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux». 

DISPONIBLE

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