Jacques PILLIARD 

(1811, Vienne – 1898, Vienne) 

Tête de Christ sur la Croix 

Huile sur toile

D. 52 cm 

Monogrammée, datée, située à gauche : « J.P – 1864 – Rome » 

Provenance : Probablement le chanoine Collet, curé de la paroisse Saint-Martin de Vienne ; puis collection privée, Lyon.

Fils d’un drapier de la petite ville de Vienne en Isère, Jacques Denis Pilliard reçu les rudiments de la vie auprès d’une sœur, extirpée des mains de la Révolution, qui lui a donné une foi inébranlable. 

C’est en 1827, à 16 ans qu’il entre à l’école de dessin de la ville, poussé par un maître qui ressentit ses talents. Trois ans plus tard il descend sa vallée pour rejoindre Lyon et l’Ecole des Beaux-Arts, où il arracha durant ses quatre années de scolarité, tous les prix possibles sous les conseils de Bonnefond. Parcours classique à l’époque, après sa scolarité lyonnaise il part à Paris aux côtés d’Alphonse Girodon pour rejoindre l’atelier de Victor Orsel, originaire du pays du Rhône. 

 

Après une bonne année de travail à copier et recopier leur maître, les deux jeunes peintres quittèrent la capitale pour un voyage italien de deux ans, financé par un oncle de Girodon. Venise, la Toscane, l’Ombrie furent parcourues pour copier les maîtres, fixer des paysages ou des scènes de vies. A la fin de l’année 1837, Pilliard décide de de s’installer à Rome pour parfaire sa formation, sous les conseils du grand Ingres, alors directeur de l’Ecole des Beaux-Arts à Rome. Il apportait régulièrement ses œuvres à la Villa Médicis pour recevoir les critiques et les conseils du meilleur de son temps. En 1841, Ingres quitta Rome et c’est à ce moment que Pilliard et Girodon qui l’accompagnait toujours, se mirent à produire véritablement. C’est d’ailleurs cette même année qu’il envoie une œuvre au Salon de Paris pour la première fois. 

 

L’artiste installé définitivement à Rome connut son heure de gloire à partir de ce moment jusqu’aux années 1870. Charles Baudelaire, alors critique d’art en dit : « Pilliard est évidemment un artiste érudit, il vise à imiter les anciens maîtres et leurs sérieuses allures, ses tableaux de chaque année se valent, c’est toujours le même mérite froid, consciencieux et tenace. ». Tout est dit. Le jeune homme développa alors son art dans les sujets religieux et la peinture d’histoire, qui ornèrent les églises de Vienne, et les musées de France, tantôt prenant les accents de Raphaël, tantôt ceux de Poussin ou encore ceux de son contemporain lyonnais Hippolyte Flandrin. 

 

Ne serait-ce pas d’ailleurs en hommage à Flandrin que Pilliard réalisa cette Tête du Christ sur la Croix ? Datée de 1864, elle correspond à l’année de la mort du plus grand élève d’Ingres. Nous rapprocherons notre tondo d’un dessin daté de septembre 1859 de Flandrin (fig.1) dont la composition, évidemment classique pour ce sujet, reste assez saisissante de similitudes stylistiques. 

 

La provenance non avérée de notre œuvre est à présumer auprès du chanoine Collet, curé de l’église Saint-Martin de Vienne (édifice qui renferme plusieurs toiles de Pilliard), dont un texte de Jules Bouviert daté de 1898 fait mention. Nous n’avons pas plus de précisions sur l’œuvre de cette collection, ni sur la provenance de la nôtre située à Lyon durant le XXe siècle. 

ACQUIS PAR LA FONDATION TOMASELLI

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