James TISSOT 

(Nantes 1836 – Chenecey-Buillon 1902) 

Madame Eugène Pegg en promenade à Saint Germain 

Aquarelle sur traits de crayon 

H. 49 cm ; L. 32 cm 

Titré, situé et daté au dos 

Provenance : 15 juin 1999, Christie’s New-York 

Né à Nantes, formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et ayant mené carrière des deux côtés de la Manche, Jacques Joseph Tissot, est un artiste majeur de la seconde moitié du XIXe siècle, à la fois ambigu et fascinant. 

 

À la fin des années 1850, Tissot fait ses premières armes dans la capitale où sa passion pour l’art japonais comme ses relations avec les cercles les plus influents nourrissent sa peinture. Dans le creuset parisien, à une époque où la modernité théorisée par Baudelaire trouve son expression sous le pinceau de Whisler, Manet ou Degas, Tissot et son esprit dandy sont appréciés par la société mondaine. 
 
Après la guerre de 1870 et la Commune de Paris, il s’installe à Londres et poursuit une carrière en vue qui le voit naviguer dans les meilleures sphères. Peu à peu, son œuvre se concentre sur la figure radieuse puis déclinante de sa compagne Kathleen Newton, incessamment présente dans ses tableaux. La mort de cette dernière en 1882 scelle le retour en France de Tissot. 
 
Sa carrière se poursuit dans la description des déclinaisons multiples de la Parisienne, objet d’un grand cycle (La Femme à Paris), et les explorations de sujets mystiques et religieux, avec le cycle du Fils prodigue et les centaines d’illustrations de la Bible, qui rendront l’artiste immensément célèbre au tournant du XIXe au XXe siècle. 
 
C’est en août 1879 que Tissot réalise cette feuille dans le parc de Saint Germain en Laye, devant une pièce d’eau que l’on ne distingue que par la forme grise en arc de cercle à l’arrière-plan. Certainement au même moment, il réalise une autre feuille de même format avec le même cadrage représentant Lady Mary Craven, dont l’aquarelle est bien plus aboutie que notre portrait, mais dont la finesse a disparu en dissipant les traits sous la couleur. 

 

Notre élégante vêtue d’une ample robe laissée blanche est une représentation de Tissot en « non-finito » totalement volontaire. Seuls les fonds sont très légèrement aquarellés pour donner un relief et une situation à la composition, comme les cheveux, le visage et le petit bibi porté par cette femme rousse. Remarquez aussi la main tenant l’ombrelle très légèrement teinté de rose afin de la faire ressortir du corps. Si Tissot a laissé cette feuille inachevée, c’est qu’elle lui convenait avec sa touchante simplicité, que l’autre œuvre réalisée au même endroit, a totalement perdu.  

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