Jean-Baptiste ROBIE

(Bruxelles 1821 – 1910)

Nature morte de fruits au calice

Huile sur panneau

H. 50 cm ; L. 38 cm

Signée en bas à droite

Jean-Baptiste Robie, aussi nommé Jean Robie, nait en 1821, au cœur de la forge paternelle située au centre de Bruxelles. Il est élevé dans cet univers, entouré par cinq sœurs, et six frères dans ces bâtiments situés en face de l’hôpital Saint-Pierre. L’artiste connait une enfance relativement difficile puisqu’il perd sa mère à l’âge de 11 ans, emportée par le choléra et voit son père se remarier. Dans ce contexte, le peintre choisit de fuir sa ville natale au profit de la ville de Paris, où il exerce différentes professions manuelles. Il travaille notamment dans le bâtiment. En 1838, pour des raisons économiques, Robie est contraint de retourner au domicile familial : il s’inscrit alors à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles et choisit pour spécialités le dessin, la perspective et la figure antique. C’est auprès de Balthazar-François Tasson-Snel, peintre et décorateur, spécialisé dans la figuration de scènes religieuses, historiques et mythologiques, qu’il découvre les bases de la peinture classique. Jean-Baptiste Robie, s’attache dans un premier temps à des créations murales, qui lui permettent de subvenir à ses besoins. Par la suite, sur les conseils de Théodore Fourmois, il choisit de se détacher de la peinture murale, au profit de la création de sujets sur toiles ou panneaux, dans l’esprit des créations de son ami.

 

Ses toutes premières compositions s’inscrivent donc logiquement dans le sillage de l’œuvre de son maître, mais il diversifie son œuvre, en se dévouant à la peinture de paysage, pour finalement se spécialiser dans les sujets floraux. Très vite, son œuvre connait un grand succès : il obtient sa première médaille d’or au Salon de Bruxelles en 1848. Grâce à son travail, en 1861, il sera nommé Chevalier de l’Ordre de Léopold I, ordre militaire et civil le plus important de Belgique, fondé en 1832, devant cette appellation au roi Léopold 1er. Par la suite, il est nommé Officier, en 1869, puis commandeur de l’Ordre de Léopold II, en 1881. Il obtient la plus haute distinction, lors de son exposition donnée à l’occasion de l’inauguration du nouveau Palais des Beaux-Arts. En 1879, l’artiste obtient le premier prix de l’exposition internationale de Sidney pour la Belgique. Il devient également membre de la Commission Directrice des Musées Royaux de Peinture et de Sculpture de l’État, et membre de l’Académie des Sciences, des Lettres, et des Beaux-Arts de Belgique, en 1891, classe Beaux-Arts. 

 

Notre panneau est l’image parfaite de l’œuvre de cet artiste. Disposés sur un entablement de bois sculpté néo-renaissance, les fruits aux teintes plus vives les unes que les autres, couronnent une coupe en argent et vermeil ciselé. Ici, Jean-Baptiste Robie s’attache à restituer le décor historié de ce modèle de coupe profane inspiré des calices du XVIe siècle, dont les reliefs sont frappés par la lumière. On utilisait communément ces objets comme des coupes à boire, comme le suggère facilement la grappe de raisin en découlant. Ce type de composition n’est pas sans rappeler les natures mortes hollandaises du XVIIe siècle où les objets précieux sont mis en valeur par leurs brillances. A cette époque chaque objet présenté avait une signification et donnait donc à un tableau, un véritable message. Au XIXe siècle, ne prime que l’aspect esthétique de ces pièces d’orfèvrerie, et la manière de les disposer dans une composition théâtrale.

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