Joseph Hippolyte LEQUEUTRE
(Dunkerque 1793 – Paris 1877)
Portrait de jeune homme
Gouache et aquarelle sur vélin
H. 14 cm ; L. 11 cm
Signée et datée à gauche
Novembre 1833
Après des premiers rudiments acquis auprès de son père, instituteur et professeur de dessin, Lequeutre sera élève de David, Jean-Pierre Granger, et du miniaturiste Périn-Salbreux. Il formera sa finesse avec Aubry et surtout Jean-Baptiste Isabey, autres miniaturistes de renom. Le jeune artiste développe dans un premier temps des compositions à l’aquarelle, à l’estampe ou encore au crayon lithographique, avant de refermer son travail sur le portrait miniature. Dès 1824, il expose au Salon ses petits formats, qui sont remarqués (« Beaucoup de vérité et de ressemblance » écrit Adolphe Thiers dans sa critique du Salon), et ce durant 40 ans. En 1831, il reçoit une médaille de 2ème classe.
Durant cette longue carrière, il se liera d’amitié avec nombre de ses contemporains, dont le sculpteur Barye (une lettre conservée à l’INHA en témoigne). Le peintre orientaliste Léon Belly (1827-1877), natif de Saint-Omer, fit partie de ses élèves dans les années 1845-48.
Malgré une abondante production (au Salon de 1847, il expose ainsi 15 miniatures), ses oeuvres sont aujourd’hui plutôt rares, essentiellement datées entre 1824 et la fin des années 1830. Ces miniatures représentent pour la grande majorité ses amis (dont Isabey), des membres de sa famille ou des familles régnantes. La duchesse de Berry (dont il est un familier et dont on le considère comme le dernier miniaturiste; il en présente au Salon de 1849 un portrait daté de 1830, jugé comme remarquable par la critique, et qui sera exposé en 1924 à l’Albertina de Vienne) et le duc de Bordeaux, sa sœur la duchesse de Parme, la princesse de Nassau, Napoléon III, et bien d’autres têtes couronnées sont passées sous le fin pinceau de Lequeutre, parfois à plusieurs reprises. En 1863, lors de sa dernière participation au Salon, il présente, exceptionnels dans son corpus, deux sujets cynégétiques à l’huile (Le renard effrayé, et L’épagneul en arrêt).
Schidlhof le décrivait comme un excellent miniaturiste au dessin impeccable, aux expressions justes ; il soulignait son remarquable traitement des cheveux, tout comme celui des vêtements.
Signalons le prix record obtenu par un portrait assez tardif de la duchesse de Berry, alors en exil au château de Frohsdorf en Autriche, chez Christie’s le 28 novembre 2012 : 55 250 £