Louis Godefroy JADIN
(Paris 1805 – 1882)
Le tableau de chasse
Huile sur toile
H. 132 cm ; L. 98 cm
Signée en bas à droite « G. Jadin »
Fils du compositeur Louis-Emmanuel Jadin, le jeune homme débuta sous les ordres des grands maîtres que sont Bonnington, Louis Hersent, Abel de Pujol ou encore Paul Hue. Après plusieurs années d’apprentissage, Jadin expose au Salon dès 1831 et délaissant le sujet du pur paysage, il s’adonne aux sujets cynégétiques. En quelques années il devient le peintre des chiens du Tout-Paris, et par son amitié avec Alexandre Dumas, est présenté au jeune duc d’Orléans. Celui-ci commande de grands formats pour orner la salle à manger du palais des Tuileries, qui malheureusement disparaitront dans l’incendie. Peu après, par sa célébrité, Godefroy Jadin devient le peintre officiel des chasses de l’empereur Napoléon III. Nous lui devons des morceaux de bravoure impressionnants et admirés par toute la cour.
Dans cet esprit de retour de chasse notre toile est un véritable « tableau de chasse », tout juste déposé sur un tapis rouge vif. Une trompe se glisse au milieu d’un gibier varié. Lièvre, faisan, perdrix constituent la part classique de cette composition, mais ils sont surmontés d’un petit choucas et d’un faucon dont ne dépasse que les pattes et la blancheur des plumes inférieures. Un autre oiseau légèrement dans l’ombre n’est pas identifié, mais pourrait ressembler au ramage d’une buse.
Le dégagement en partie gauche sur un paysage vallonné et au ciel bleu vif n’est pas monnaie courante dans les natures mortes, même au XIXe siècle. Le contraste de cette baie lumineuse avec l’ombre de la partie supérieure est apporté par un cadrage novateur pour un sujet de ce type, que seul un peintre travaillant pour la couronne pouvait à l’époque faire passer sans recevoir de critique.