Piat-Joseph SAUVAGE 

(Tournai, 1744 – Tournai, 1818) 

Portrait de Buffon âgé de 65 ans

Gouache circulaire 

Diamêtre : 6,5 cm 

Signée en bas au centre 

Vers 1775

Provenance : château du Marais 

Œuvre en rapport : gravure d’Augustin de Saint-Aubin publiée en 1798, reprenant ce portrait (N°32 du catalogue raisonné de l’œuvre gravé de Saint-Aubin) 

Piat-Joseph Sauvage est le principal artiste de la fin du XVIIIème siècle spécialisé dans la peinture en trompe-l’œil à l’imitation du marbre ou du bronze, dans le goût antique. Utilisant tous les supports, toile, marbre, ivoire ou porcelaine, il produisit essentiellement des bas-reliefs à sujets mythologiques et à vocation souvent décorative (dessus de portes), ainsi que des portraits de profil sur fond bleu ou gris foncé s’apparentant à des médailles ou des camées. Concernant ce dernier genre, Henri Bouchot écrit en 1910 dans son ouvrage La miniature française 1750-1825 : “Il dessinait d’élégants profils, au col tranché, à la façon des médailles ou des monnaies, dont il n’était ni l’inventeur ni le propagateur. Cochin, Greuze l’avait dès longtemps devancé ; seulement lui y mettait un fini élégant, fort goûté des amateurs”. 

Formé initialement à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, après un passage un Bruxelles, Sauvage se rend assez rapidement à Paris où il expose dès 1764 à l’Académie de Saint Luc ; il est déjà célèbre et recherché par une clientèle privée lorsqu’il est reçu aux Académies de Toulouse et Lille, respectivement en 1774 et 1776. Il participe au Salon de 1781 (année où il est agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture, avant d’être reçu en 1783) à 1810, avec au total une cinquantaine d’œuvres. 
 
Il travaille alors beaucoup pour les palais royaux (Compiègne, Fontainebleau, Louvre, Saint-Cloud, Chantilly, Rambouillet), puis au service de manufactures de porcelaine (Dihl et Guérard à Paris, et Sèvres) pendant une quinzaine d’années, avant de retourner vers 1810 à Tournai, où il dirige l’Académie de dessin jusqu’à sa mort. 

Sauvage réalise ici un portrait de Georges-Louis Leclerc (Montbard, 1707-Paris, 1788), juste avant que celui-ci soit nommé en 1773 comte de Buffon par Louis XV, le plus célèbre savant naturaliste du XVIIIème siècle, mais également philosophe et écrivain, personnalité emblématique du Siècle des Lumières. 

 

Dans une lettre à Madame Daubenton datée du 30 novembre 1772, Buffon évoque ainsi l’attente de son portrait en grisaille par Sauvage monté en boîte. Par la suite, Buffon offrira à plusieurs reprises son portrait monté sur des boîtes précieuses, en guise de reconnaissance de services rendus au Jardin du Roi. 

Il est donc difficile de savoir si notre œuvre est l’original (qui se trouvait à la fin du XIXème siècle dans la collection d’Henri Nadault, l’arrière-petit-neveu du naturaliste) ou non parmi les différents exemplaires peints par Sauvage. 

 

On trouve ainsi dans une vente aux enchères de miniatures et objets de vitrines (collection de M. Ch…B…) du 22 mars 1884, Drouot Salle 7, un “Portrait en profil de M. de Buffon, par Sauvage, en grisaille sur fond noir. Cadre en bronze doré” sous le numéro 76 du catalogue. Encore une autre, de format ovale, vendue 170 francs le 31 mai 1910 à Drouot Salle 1, collection de M. R…, numéro 10 du catalogue : “Miniature ovale en grisaille : Silhouette de Buffon, par Sauvage. Signée. Epoque Louis XVI. Cadre en bronze”. 

 

Il existe également un exemplaire présenté à l’Exposition de la miniature, Bruxelles, mars-juillet 1912, numéro 1089 du catalogue ; l’œuvre appartenait à la collection de Madame Orban, épouse d’Alfred Orban de Xivry (1857-1922), avocat et homme politique catholique. Sa reproduction p. 151 dans L’art flamand et hollandais de janvier 1912 permet de voir qu’il ne s’agit pas du nôtre. 

DISPONIBLE

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