Jean-Charles Joseph RÉMOND
(Paris 1795 – Paris 1875)
Vue prise dans le canton de Berne – Suisse
Huile sur papier, marouflé sur toile
H. 34,5 cm ; L. 46 cm
Signée en bas à droite
Vers 1835-1837
Fils d’un imprimeur, Rémond devient très tôt l’élève de Regnault, en 1810, mais c’est Jean-Victor Bertin (son maître aux Beaux-Arts de Paris en 1812), qui le dirige tout droit (entre 1814 et 1816, Rémond abandonne cependant la peinture sur l’insistance de ses parents, au profit d’une activité commerciale) vers le Grand Prix de Rome du paysage historique en 1821 avec Proserpine et Pluton. Cet excellent dessinateur a alors une touche précise et léchée qui convient aux règles du genre. Mais dès son arrivée à Rome, il découvre la nature et la peinture de plein air ; au cours de ce premier séjour italien, qui dure cinq années, il peint de nombreuses études de petit format, avec une touche devenue parfois plus large et crémeuse, et une grande qualité de luminosité.
Ses sujets sont aussi bien les sites intra-muros de la ville éternelle que la campagne et les zones plus montagneuses ; il descend également jusqu’à Naples et Paestum.
De retour à Paris, Rémond se découvre des velléités pédagogiques, et en même temps qu’il ouvre un atelier en 1827 (où il formera notamment Théodore Rousseau), il publie deux traités théoriques, « Principes de paysages » et « Cours complet de paysages », tout comme l’avaient fait avant lui Pierre-Henri de Valenciennes ou encore Alphonse Mandevare.
En 1842, Rémond retournera plusieurs mois en Italie, s’attardant particulièrement en Sicile. Il terminera sa carrière avec des paysages normands ou franciliens, avec une dernière participation au Salon en 1848.
Grand voyageur, Jean-Charles Rémond a exploré à fond l’Italie, la Sicile, une partie de la France, et il a circulé en Suisse pendant deux ans (1835 à 1837). Les catalogues des Salons mentionnent dans ces années des vues prises à Neufchâtel ou dans le canton de Berne. Dans ce dernier, l’artiste a représenté la ville et le lac de Thun, les hauteurs de Grindelwald ou Meiringen, ou les bords de la Birse. L’architecture caractéristique de la région de Berne, notamment ses toitures à pans coupés, se retrouve dans notre tableau que l’on peut certainement situer dans l’un de ces lieux.