René DUDOT 

(actif à Rouen et Paris entre 1640 et 1659) 

La Vierge à l’Enfant avec le petit saint Jean-Baptiste

H. 73 cm ; L. 57,5 cm

C’est à Rouen que René Dudot est le plus actif en plein cœur du XVIIe siècle. Seuls vingt ans de vie sont retracés grâce aux archives laissées par les baptêmes et les mariages. En 1640 il fait sa première apparition, à Paris pour le baptême de sa fille Anne et d’autres enfants recevront le baptême dans plusieurs églises parisiennes jusqu’en 1649. En 1646 il est témoin du mariage d’un certain Nicolas Boutin, fils d’un maître-menuisier de Vernon dans l’Eure. Ce détail est-il la révélation de son origine normande qu’il aurait délaissée pour travailler à Paris ? Son nom est à chaque fois suivi des intitulés « peintre » puis « maître-peintre ». 

 

En 1651 René Dudot apparaît pour la première fois dans les archives connues à Rouen, où il fut reçu le 22 décembre Maîtrise des peintres de la ville. Dès l’année suivante il illustre le frontispice d’une édition locale d’une « Vie de saint Romain », puis en 1653 il réalise dix-neuf vignettes pour « l’Immitation de la Vie de Jésus ». Deux ans plus tard, c’est la fabrique de la cathédrale de Rouen qui stipule dans ses compte le règlement de soixante livres, pour un tableau d’autel dédié au nouveau retable de la sacristie. 

 

La dernière date qui apparaît aujourd’hui est celle de 1659, où René Dudot est de retour à Paris et réalise une Mort de la Vierge, qui n’est autre qu’un May de Notre Dame. 

 

Le peintre semble donc s’être partagé entre Paris et Rouen, ville normande que l’on suppose être sa patrie d’origine, dans laquelle il a su apporter un souffle de nouveauté artistique par ses liens parisiens. Il est à signaler que si ses enfants naissent durant la décennie 1640, il doit être lui-même né autour de 1610/20, tout comme Charles Le Brun ou Sébastien Bourdon. Assurément ces artistes se connaissaient pour travailler sur des sujets similaires à la même période, mais à observer stylistiquement les œuvres de Bourdon et Dudot, il n’est pas difficile d’y voir une certaine fraternité. A noter, la peinture méconnue de Réné Dudot a souvent été attribuée à Sébastien Bourdon, encore récemment au Fogg Art Museum de Cambridge ou dans les pièces vendues par la galerie Wildenstein. 

 

Ce n’est que grâce à un tableau signé conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen (fig.1) et par quelques très rares gravures que l’œuvre du peintre fut ressortie de l’oubli au cours du XIXe siècle. Depuis, les physionomies typiques de l’artiste ont permis de réattribuer plusieurs tableaux, pour la majorité conservés chez des particuliers. Petits nez pointus, visage doux aux traits fins, chairs claires relevées de zones empourprées, telles sont les caractéristiques que Dudot donne à ses personnages. 

 

Si notre composition est au combien classique dans l’Histoire de l’Art, la manière dont le peintre la présente est d’une grande douceur et tendresse. Les coloris assez vifs qu’il utilise rappellent évidemment les compositions italiennes du siècle précédent dont toute la France s’inspire au XVIIe siècle. Le paysage d’arrière-plan, agrémenté d’une pyramide nous évoque inévitablement la fuite en Egypte de la sainte Famille et les œuvres de Nicolas Mignard.  

 

D’autres compositions du même sujet sont connues, où les postures varient (fig.2 et 3). 

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